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Côte d'Ivoire: Ces prétendants aux législatives qui promettent ce su'ils ne doivent pas fair


Législatives: Ces candidats qui promettent ce qu’ils ne doivent pas faire « Oui au développement », « une équipe d’expérience pour le progrès », « faire autrement la politique »… depuis l’ouverture, samedi, de la campagne législative, les candidats rivalisent de talent et d’ingéniosité. Mais certaines affiches vont bien au-delà du rôle du député. De même que certains propos. « Un député doit être parmi le peuple. Moi, je suis parmi le peuple. Je vais créer des emplois pour les jeunes et les femmes », ainsi s’est exprimé, sur les antennes de la télévision nationale, un candidat qu’il n’est pas utile de nommer. Pas besoin non plus de situer sa circonscription. Tant les amalgames traversent les frontières des circonscriptions. Et sont légion. À Abidjan comme à l’intérieur du pays, on entend des candidats à la députation dérouler des programmes de construction ou de réhabilitation des routes, d’édification d’écoles ou d’hôpitaux. Et dire qu’un kilomètre de route bitumé coûte au moins 670 millions de Fcfa ! Dans une moindre mesure, des aspirants indiquent qu’ils vont lutter contre la cherté de la vie en proposant une loi sur la fiscalité. Même si une telle loi de réforme fiscale est votée, il faudra bien une volonté gouvernementale, à travers des décrets d’application. Séparation des pouvoirs oblige, le gouvernement gouverne et le parlement légifère. C’est dans l’ordre normal des choses démocratiques. À preuve, un député n’a pas un mandat impératif. C’est-à-dire qu’il ne rend compte à personne. Son seul programme, son seul impératif légal, c’est de « voter la loi et consentir l’impôt ». Tout au plus, « il contrôle l’action du gouvernement et évalue les politiques publiques ». C’est ce que lui impose l’article 93 de la Constitution. Certes, un député, en tant que leader de sa région, peut organiser ses populations en associations, mutuelles ou coopératives, peut user de son entregent pour débloquer des fonds, faire avancer des projets ou attirer des investissements dans sa circonscription. Mais il ne sera pas un agent de développement, au sens de construire des routes, des hôpitaux ou des écoles, comme le ferait un maire ou un conseil régional. Ces élus locaux, à la différence de l’élu national qu’est le parlementaire, ont des budgets à cet effet. Attention donc aux amalgames ! Les candidats ne devraient pas faire croire aux électeurs ce qui ne relève pas de leurs compétences. Même s’il est le vrai que le député est le porte-voix des populations à l’Assemblée nationale. Les électeurs devraient éviter le piège des amalgames. La promesse, dit-on, d’un homme politique n’engage que celui qui y croit. Surtout par temps de campagne. BENOÎT HILI


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