Le Président Alassane Ouattara a réaménagé, le mercredi 19 juillet 2017, songouvernement. On assiste à une montée en puissance de Hamed Bakayoko, anciennement ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, nommé ministre de la Défense.
Comme sur un échiquier, le chef de l'Etat, Alas
sane Ouattara s'est livré à un déplacement de « pions ».Alain-Richard Donwahi, envoyé aux Eaux et Forêts est remplacé par Hamed Bakayoko nommé ministre de la Défense, avec le rang de ministre d'État. A la place de l'ancien ministre de l'Intérieur arrive le préfet de la ville d'Abidjan, Sidiki Diakité.
Quant au général des Douanes, Issa Coulibaly, il a été déplacé de son poste de ministre des Eaux et Forêts pour hériter de la Fonction publique « arrachée » à Pascal Abinan qui devient détenteur du portefeuille de la Modernisation de l'administration et de l'Innovation du service public.
Le chef du gouvernement, Amadou Gon Coulibaly Premier Ministre, devient également ministre du Budget et du Portefeuille de l'Etat, un poste occupé précédemment par Abdourahmane Cissé le cadet du gouvernement devenu Conseiller spécial à la présidence de la République.
Quelles interprétations faire de ces différents changements ? Deux observations méritent d'être relevées.
La première observation est que le chef de l'Etat a placé Hamed Bakayoko, très proche de lui, a un poste clé dans l'appareil de l'Etat. Il s'occupera désormais de la défense sans nul doute pour instaurer la discipline dans l'armée, où l'on assiste à des mutineries intempestives ces derniers temps. "Hambak'' lui-même le dit si bien au sortir du premier conseil du nouveau gouvernement le 19 juillet. Il a promis de s' « engager avec détermination et fermeté à la reconstruction de l'armée ». Et d'ajouter que c'est un défi majeur et une attente des Ivoiriens. Le désormais homme fort de la Défense s'est dit confiant en sa capacité à atteindre les résultats pour que l'armée se réconcilie avec les populations et qu'elle se réconcilie avec elle-même. « Ma priorité sera d'être au contact des troupes pour apporter des réponses aux demandes d'amélioration des conditions de vie et de travail. mais aussi pour exiger de la discipline ». a-t-il déclaré. Une déclaration qui sonne comme un signal fort à ceux qui causent des troubles dans l'armée. Le nouveau ministre croit vraisemblablement en sa capacité de meneur d'homme pour réussir sa mission de reconstruire de l'armée. Ce que, manifestement, Alain-Richard Donwahi n'a pu faire. Il a été tout simplement emporté par les récentes mutineries de mai dernier. Les attaques qui ont secoué, à Abidjan, l'Ecole de Police et la commune de Yopougon, quelques heures après ce remaniement, montrent que le défi reste entier.
La seconde observation est relative à la place du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) dans ce gouvernement. Le président Alassane Ouattara n'a pas éjecté du gouvernement les ministres issus du PDCI, son allié principal du RHDP avec qui les relations ne sont pas au beau fixe à cause des incompréhensions liées à la question de la candidature unique à la présidentielle de 2020.Cependant, force est de constater que le ministère de la Fonction publique, un poste stratégique, est tombé aux mains d'un de ses proches du Rassemblement des Républicains (RDR), Issa Coulibaly. L'ancien ministre de la Fonction publique, Pascal Abinan Kouakou, un ''pion'' de son ainé Henri Konan Bédié du PDCI, a été néanmoins consolé avec le ministère de la Modernisation de l'administration et de l'innovation du service public.