L’Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme (OIDH) a réuni les journalistes au cours d’un point presse ce vendredi 03 novembre à son siège à Abidjan Cocody. Les militants des droits de l’Homme ont présenté à la presse, le rapport de leur mission d’observation effectuée du 25 septembre au 23 octobre dernier à la Cour Pénale Internationale (CPI). Pendant ce séjour, ils ont pu rencontrer des officiels de la Cour et les détenus Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. « Le porte parole de la CPI Abdi El Abdallah, nous a assuré que des enquêtes sont en cours contre l’autre camp. Il a affirmé que la procureure actuelle n’a pas la même méthode de travail que l’ancien, Luis Moreno Ocampo. Elle attend d’avoir toutes les preuves avant de lancer des mandats d’arrêt contre les personnes qui seront visées » a expliqué Dadié Huguette, observatrice des procès post crise pour l’OIDH Cette organisation des droits de l’homme a effectué une mission d’observation du procès conjoint Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, à la Cour Pénale Internationale (CPI) du 25 septembre au 23 octobre 2017. Quatre agents, experts en observation des procès pénaux se sont rendus à la Haye, afin de juger de l’impartialité de ce procès dont le dénouement est attendu par tous les ivoiriens. Selon Aké Mel Christiano, coordonnateur du projet observation des procès post crise de l’OIDH, « notre organisation est la seule en Côte d’Ivoire à s’intéresser véritablement à ce procès. Notre démarche a eu un écho positif et plusieurs personnes ont trouvé nos publications et nos chroniques sur le procès conjoint de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, courageuses. C’est le lieu de souhaiter que le procès se fasse en toute impartialité et rapidement car les ivoiriens veulent passer à autre chose » a t-il précisé. Pendant leur mission à la CPI, les militants des droits de l’Homme, ont rencontré plusieurs officiels de la Cour. Sur 15 prévus, ils ont pu discuter avec 13 acteurs du procès. Éric Aimé Semien, président de l’OIDH et chef de délégation des experts, a aussi rencontré l’ancien leader de la galaxie patriotique, Charles Blé Goudé avec qui, il a échangé. « Notre souhait était d’avoir un entretien avec le Président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé mais ce ne fut pas possible. Avec le président, nous n’avons échangé que des civilités. C’est plutôt avec Charles Blé Goudé que nous avons discuté. Ce dernier s’est dit confiant et déterminé à aller jusqu’au bout. Et que si toutefois sa responsabilité était prouvée dans les faits qui lui sont reprochés, il serait prêt pour le respect des ivoiriens, à en assumer toutes les conséquences. Mais, il ne pense pas avoir commis les crimes pour lesquels il est écroué » a commenté Éric Aimé Sémien avant de demander aux médias et surtout aux hommes politiques, « de ne pas travestir les propos des détenus de la Haye car cela pourrait influencer négativement le procès et partant le dépouiller de son impartialité ». Le président de l’Observatoire a aussi noté que les témoignages des responsables de l’armée ivoirienne qui se sont succédé à la barre à la CPI depuis plusieurs mois déjà, étaient différents les uns des autres. « Des révélations qui ne sont pas de nature à rassurer les ivoiriens quant à leur sécurité et la compétence de leur armée» a t-il estimé. Éric Coulibaly