Grâce notamment à un but sensationnel de Gareth Bale, le Real Madrid a décroché sa troisième Ligue des champions de suite en battant Liverpool à Kiev (3-1). La sortie précoce de Mohamed Salah a précipité la chute des Reds, minés d'autant plus par un Karius catastrophique. Partager sur Facebook Tweeter Google+ partages Football - Ligue des Champions - Gareth Bale a été l'homme du match. Gareth Bale a été l'homme du match.
Le match : 2-1 Dans un match encore énorme, sur la lignée de cette Ligue des champions 2017-2018 déraisonnée, le Real Madrid a continué de marquer l'histoire ce samedi à Kiev, en remportant sa troisième Ligue des champions de suite, la 13e au total, face à un Liverpool excitant mais trop vite privé de sa star Mohamed Salah, et miné par son gardien (3-1). Le moment le plus dingue de la soirée a été le premier but de Gareth Bale, sorti du banc pour décrocher le titre. Encore un coaching gagnant de Zinédine Zidane, devenu le premier entraîneur de l'histoire à s'imposer trois fois d'affilée dans cette compétition.
Le film du match Sûrement gonflés à bloc par l'énorme ambiance assurée par leurs supporters durant toute la journée, les Reds ont imprimé un gros pressing en début de rencontre. Comme à leur habitude, leurs attaques rapides ont fait mal, mais le Real Madrid a laissé passer la vague. Alors que l'euphorie commençait à gagner le kop anglais, le match a changé sur une action, celle qui a entraîné la sortie de Mohamed Salah (31e, voir par-ailleurs). Le Real, qui avait déjà été dangereux sur un tir au-dessus de Ronaldo (15e), a alors pris le dessus, parvenant à se sortir du pressing anglais. La sortie de Dani Carvajal peu de temps après celle de l'Egyptien, en pleurs lui aussi, vraisemblablement touché à une cheville, n'a pas enrayé la prise de confiance merengue. Sans son leader, Liverpool s'est enfoncé.
La tête à l'envers, les Reds ont craqué en début de seconde période, sur une relance à la main désastreuse de leur gardien Loris Karius (51e). Un Benzema dans un très grand soir, privé d'un but pour hors-jeu avant la pause, l'a parfaitement exploité pour lancer Madrid. On pensait Liverpool au fond du gouffre, mais le kop anglais s'est réveillé sur une action où Varane a empêché Firmino de reprendre de la tête un centre venu de la gauche. Sur le corner de Milner qui a suivi, Lovren a pris le dessus sur Ramos de la tête, avant de voir Sadio Mané prolonger dans le but de Navas (55e).
Mais derrière, le Real a réenclenché sa marche en avant. Karius, remis de sa bourde, a détourné une frappe écrasée d'un Isco décevant (59e). L'Espagnol est sorti dans la foulée pour l'entrée de Bale. Un tournant, puisque le Gallois a fait basculer la partie d'un geste incroyable (voir par ailleurs). Liverpool, avec le coeur, a manqué de revenir encore en voyant Mané heurter le poteau gauche d'une frappe décroisée (70e). Karius a sorti une balle de break devant Benzema (81e), mais Bale a encore frappé derrière, en exploitant une deuxième toile du gardien allemand (83e) sur un tir de trente mètres. Deux erreurs de cette ampleur, c'est lourd, beaucoup trop lourd à ce niveau.
Benzema est devenu le quatrième Français buteur lors d'une finale de la Ligue des champions, après Basile Boli (en 1993), Marcel Desailly (en 1994) et Zinédine Zidane Le tournant : l'entrée de Gareth Bale Alors que la BBC était attendue au coup d'envoi, Zidane avait préféré aligner Isco à la place de Bale, pour remettre le même onze que lors de la finale remportée contre la Juve l'an dernier. Mais le milieu espagnol n'a pas vraiment pesé en meneur, avec des mauvais choix et une frappe sur la barre qu'il aurait largement pu placer plus précisément (48e). Zidane a sorti le numéro 22 pour lancer Gareth Bale à l'heure de jeu, et le Gallois a illuminé la nuit ukrainienne.
On avait eu le retourné historique de Ronaldo contre la Juventus en quarts de finale aller, on a eu celui de Bale en finale. Cette fois, le centre est venu de la gauche, par Marcelo, et Bale a frappé le ballon du gauche. En confiance, après une saison où il a encore été beaucoup blessé et critiqué, l'ancien de Tottenham a profité d'une énorme erreur de Karius pour signer un doublé d'une frappe des 30 mètres.
Le fait : la sortie de Mohamed Salah Son duel à distance avec Cristiano Ronaldo était présenté comme le symbole de la finale. Mais Mohamed Salah n'a pas pu mener son rêve jusqu'au bout. Le génie des Reds a quitté le terrain en pleurs après 31 minutes de jeu, face à un virage de Liverpool K.-O. debout devant la scène. Image poignante. L'Egyptien a pourtant serré les dents, mais a vite dû se rendre à l'évidence. Il était blessé trop sérieusement à l'épaule gauche, après un duel avec Sergio Ramos, qui lui a fait une clé de bras pour le tirer au sol, sans pour autant être sanctionné ne serait-ce que d'une faute par M. Mazic.
Salah s'est relevé, a repris au courage. On l'a vu les mains sur les genoux, incapable d'accélérer. Puis il s'est écroulé, moins de deux minutes après. Ses pleurs resteront comme une image principale de la soirée à Kiev. Jürgen Klopp a lancé Adam Lallana à sa place, l'Anglais entrant à gauche du trio offensif, et Sadio Mané passant à droite. Sans Salah, qui avait quasiment tout réussi jusqu'à sa sortie, avec notamment un ballon par-dessus déposé pour une occasion d'Alexander Arnold (8e) et une ouverture en une touche délicieuse vers Mané (17e), Liverpool n'a plus été le même. L'Egyptien, lui, pourrait aussi rater son rêve de Mondial selon la BBC.