Les droits télévisuels domestiques de la période 2020-2024 de la Ligue 1, ont été attribués contre un montant record de 1,153 milliard d’euros par an, a annoncé, mardi 29 mai, la Ligue de football professionnel (LFP).
« C’est un appel d’offres fructueux, avec une augmentation significative de nos droits télé », s’est félicitée la présidente de la LFP, Nathalie Boy de la Tour. Les droits pour la période 2016-2020 s’élevaient à 762 millions d’euros. L’appel d’offres consacre l’arrivée d’un nouvel acteur, le groupe de médias espagnol Mediapro, qui obtient les principaux « lots » mis aux enchères.
En revanche, le diffuseur historique de la Ligue 1, Canal+, « n’est plus attributaire d’aucun lot » bien qu’il ait fait des offres « sur chacun des sept lots » mis en vente, a précisé le directeur général de la LFP, Didier Quillot, rappelant qu’il est « partenaire du football français depuis 1984 et le restera jusqu’en 2020 ».
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De nombreuses interrogations ont, toutefois, été soulevées en conférence de presse, concernant Mediapro et les garanties que le groupe espagnol avait présentées. Début mai, la justice italienne a, en effet, suspendu l’offre que le groupe avait formulée sur les droits télé de la Serie A, le championnat italien, estimant que la proposition du groupe espagnol avait été faite en violation des lois italiennes.
Le directeur général de la LFP, Didier Quillot, s’est montré rassurant, affirmant que le cahier des charges de l’appel d’offres n’était « pas complètement clair » en Italie, contrairement à celui concocté par l’instance française.
Des accords de sous-licence envisagés
De source proche du dossier, certains diffuseurs traditionnels envisagent des accords de sous-licence avec les détenteurs majoritaires des droits pour récupérer au moins en partie certains lots.
Didier Quillot a d’ailleurs précisé mardi que « Mediapro peut sous-licencier ou pas, c’est à sa discrétion, car c’était prévu dans l’appel d’offres ». « Ce qui nous a été remis de la part de Mediapro, c’est le projet d’une chaîne éditoriale avec de nombreux matchs et c’est pourquoi ils ont fait des offres sur de nombreux lots. »
Dans un communiqué, le groupe Canal+ affirme ainsi qu’il « examinera les possibilités de sous-licence qui sont prévues et autorisées par le règlement de l’appel d’offres ». Et il précise qu’il « explorera les partenariats éventuels avec les détenteurs de droits sportifs premium ».
De leur côté, les présidents de club se sont félicités de cette nouvelle manne financière pour les années à venir. « C’est une façon pour le foot français de rattraper une partie de son retard, s’est réjoui le président de l’Olympique de Marseille, Jacques-Henri Eyraud. Les efforts qui sont faits par les nouveaux propriétaires et les investisseurs sont récompensés. »
« On va pouvoir se renforcer, se doter d’infrastructures pour ceux qui ne l’ont pas fait, prendre peut-être un peu plus de risques sur la partie joueurs et sur la partie centre de formation », a, de son côté, expliqué Jean-Michel Aulas, patron de l’Olympique lyonnais.
BeIN Sports n’obtient qu’un seul lot
Dans le détail, le lot nº 1, qui comprend notamment les dix plus belles affiches de la saison et l’affiche du dimanche à 21 heures, et le lot nº 2, qui comprend les matchs du vendredi à 21 heures et du samedi à 17 heures, ont été attribués à Mediapro. Les chaînes qataries beIN Sports, qui diffusent déjà le championnat français de football, ont obtenu un seul lot, tandis qu’un autre pack a été attribué à l’opérateur Free (Iliad). Comme Canal+, SFR, l’opérateur contrôlé par Altice, n’a obtenu aucun lot.
Deux lots de moindre importance n’ont pas été attribués, car « le prix de réserve » fixé par la LFP n’a pas été atteint, et seront remis en vente « avant la fin de l’année 2018 », a encore précisé la LFP.