«Il ne faut pas faire droit à la requête d’abandon des charges (…) L’affaire doit se poursuivre », a recommandé le Bureau du Procureur Fatou Bensouda, devant la Chambre de première instance I, à la reprise de l’audience ce lundi 1er octobre 2018, du procès conjoint Laurent Gbagbo et Blé Goudé devant la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye. Selon le Procureur adjoint de la CPI, James Stewart « de nombreux éléments de preuves pèsent contre les accusés », qui font que le procès ne peut s’arrêter à cette phase de la procédure. «Laurent Gbagbo a essayé de se maintenir au pouvoir par tous les moyens y compris par la force », a indiqué l’accusation revenant sur les faits reprochés à l’ex-président Ivoirien et à son ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé. L’accusation a souligné que les circonstances de la survenue des évènements de la crise postélectorale de 2010-2011 montrent que les mis en cause ne sont pas étrangers aux massacres qui ont été perpétrés en Côte d’Ivoire à cette période. L’audience a été suspendue par Cuno Tarfusser, juge président de la Cour pour reprendre demain mardi, toujours avec l’exposé de l’accusation. Pour rappel, l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo est poursuivi devant la CPI pour crimes contre l’humanité, perpétrés à Abidjan conjointement avec Charles Blé Goudé, co-auteur présumé. Les avocats des accusés ont introduit une requête, en vue de l’abandon pure et simple des charges contre les deux personnalités, faute selon eux, de preuves solidement établies par l’accusation. Par ailleurs, dehors, de milliers de personnes ont procédé à une marche de soutien aux détenus Laurent Gbagbo et Blé Goudé de la prison néerlandaise de Scheveningen jusqu’aux alentours des bâtiments de la CPI. Ils sont venus, des pays européens, de l’Afrique et surtout de la Côte d’Ivoire.