Mabri Toikeusse et ses partisans entretiennent encore le flou sur la question des partis constituant le parti unifié Rhdp
L’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci) est-elle prête à disparaitre au profit du parti unifié comme l’annonce le président du Comité d’organisation de cette nouvelle formation politique ? Les dirigeants du parti arc-en-ciel ne semblent pas bien disposer à cette nouvelle donne qui semble être la ligne défendue par leurs alliés du Rassemblement des Républicains (Rdr), figure de proue du parti unifié en projet.
Deuxième vice-président de ce parti unifié en constitution, le président de l’Udpci et ses partisans jouent à un jeu trouble qui entretient le flou sur cette question vraisemblablement sensible pour la suite des débats actuels au sein du Rassemblement des Houphouëtistes (Rhdp), coalition au pouvoir en passe d’être transformée en parti politique. Le ministre Albert Mabri Toikeusse a été amené à donner sa position sur le sujet, à l’issue du bureau politique de son parti tenu ce samedi 22 décembre 2018. Instance qui lui a donné quitus pour prendre part au congrès constitutif du parti unifié du Rhdp du 26 janvier prochain. « La question de la dissolution des partis membres du RHDP n'est pas l'ordre du jour du congrès constitutif du 26 janvier prochain», a répondu le président de l'UDPCI. «Nous devons poursuivre notre marche avec les autres pour la paix et le rassemblement en Côte d'Ivoire », a juste indiqué l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur.
Face à la presse, le 4 décembre dernier, les porte-paroles du Rhdp, tirant des conclusions des dispositions prises pour aller au congrès, indiquaient clairement que les partis composant la coalition actuelle disparaitraient de facto avec l’unification et la naissance du nouveau parti. «Inéluctablement, au bout de ce processus, nous aurons qu’un seul parti politique qui va s’appeler le Rhdp et ce qui veut dire de que facto que tous les partis politiques ne vont plus exister. Le RDR a fait le choix en toute responsabilité. C’est un choix guidé par l’intérêt supérieur de la nation et guidé par l’avenir de ce pays », soulignait le ministre Touré Mamadou, à la même table que le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, qui annonçait également la fin de son militantisme au Pdci-Rda.
En effet, dans l’optique de cette unification, le Conseil politique du parti unifié tenu le 28 novembre décidait de la création d’un seul et unique groupe parlementaire Rhdp à l’Hémicycle. Ce qui laissait préfigurer ce qui se dessine à l’horizon. Mais, comme voyant venir le danger, l’Udpci, par son Secrétaire général, Dely Mamadou, a vite pris les devants, réagissant à la sortie d’Adjoumani et Touré Mamadou, pour signifier que son parti ne disparaitra pas. Cette formation ayant déjà pris la résolution d’aller aux élections présidentielles de 2020 avec son président comme candidat. Stratégie politique pour monter les enchères, dans l’espoir probable d’une position de vice-président sur le ticket du Rhdp pour les échéances à venir, coup de bluff ou realpolitik ?
En tout cas, les dirigeants de l’Udpci ne semblent pas renoncer à cette ligne, quand bien-même le bureau politique de ce jour a réaffirmé son attachement au Rhdp. « Un Rhdp de rassemblement ouvert à toutes les filles et à tous les fils de la Côte d'Ivoire », comme le précise le communiqué final de cette réunion.
F.D.BONY