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JeuneAfrique

Des dissensions au RHDP à un mois de son congrès constitutif


À moins d’un mois du congrès constitutif du RHDP, certains principaux responsables des partis et mouvements politiques de la coalition sont en désaccord sur certains points, en particulier sur la dissolution ou non des partis fondateurs du futur parti unique de la mouvance présidentielle.

Jusque-là, les grognes étaient larvées. Mais le 22 décembre, au terme d’un bureau politique fort animé de son parti l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI, membre du RHDP), le ministre Albert Toikeusse Mabri a crevé l’abcès. « Que je sache le congrès constitutif du RHDP [Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, dont le congrès est annoncé pour le 26 janvier 2019, ndlr] n’a pas à son ordre du jour la dissolution des partis membres du RHDP », a-t-il répété, à la grande joie de ses supporteurs.

Une position qui a automatiquement fait réagir Adama Bictogo, vice-président du Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel) et président du comité d’organisation du congrès. Dans un discours qui a sonné comme un recadrage, l’ex-ministre a indiqué que pour les proches du président Alassane Ouattara, à l’origine de la création des partis à unifier, « le 26 janvier reste le point de départ de la nouvelle offre politique du RHDP aux Ivoiriens. Naturellement, on ne peut faire cette offre politique en tant que RHDP et appartenir à un autre parti politique ».

La question de la dissolution des partis

Autre parti, autre dissension. Au sein des dissidents du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI d’Henri Konan Bédié, qui a rompu son alliance avec Ouattara depuis août), la question de la dissolution crée aussi des vagues. Réunis dans une salle huppée d’Abidjan le 23 décembre, plusieurs ministres issus de ce parti amené par le vice-président Daniel Kablan Duncan ont lancé un nouveau mouvement, le PDCI-Renaissance.

L’objectif de cette autre plateforme fondée par des ministres PDCI est double : mettre aussi bien la pression sur Alassane Ouattara que sur Henri Konan Bédié. Le premier, pour qu’il renonce à la création d’un parti unifié dans lequel ne se reconnaissent pas leurs militants de base, et le second afin qu’il renonce à la rupture avec son ex-allié, laquelle menace leurs positions au gouvernement.

« Envisageons un autre cas de figure : pas de création du RHDP unifié le 26 janvier et pas de fusion-absorption des partis », a précisé de son côté Alain-Richard Donwahi, ministre des Eaux et forêts et président du conseil régional de la Nawa (sud-ouest), élu le 13 octobre 2018 sous la double bannière PDCI-RHDP. Pour lui, comme pour les dissidents du PDCI-Renaissance, ce cas de figure qui maintiendrait la coalition telle qu’elle a toujours été – à savoir une mouvance de partis et de mouvements soutenant le pouvoir -, reste « possible par le dialogue ».

Un précédent

Preuve que la pression exercée par ces responsables commence à porter ses fruits, le ministre Mamadou Touré, porte-parole du RDR et porte-parole adjoint du RHDP, a concédé que les congressistes n’iraient pas à ce rendez-vous « pour parler de dissolution des partis », tout en insistant sur le fait qu’à l’issue de la création de ce parti, « nous parlerons désormais en termes de parti unifié RHDP ». Un langage flou qui dénote de la gêne des responsables du parti présidentiel sur une question qui divise, y compris au sein du RDR. Désormais, tous les regards sont tournés vers le président Alassane Ouattara, dont la rupture avec Henri Konan Bédié est liée, entre autres, à la question de la dissolution des partis politiques.

La constitution du nouveau parti politique annoncera de fait la dissolution des partis fondateurs de ce parti, la loi ivoirienne n’autorisant pas qu’un individu milite au sein de deux partis politiques. Ce n’est pas la première fois que le pays serait confronté à un tel cas de figure. Après l’indépendance en 1960, Félix Houphouët-Boigny, premier président du pays et membre fondateur du PDCI, avait réussi à faire intégrer la plupart de ses alliés et opposants au sein du PDCI, qui était devenu le parti unique jusqu’au retour au multipartisme en 1990.

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