O
n le sait, la relation entretenue par Guillaume Soro avec certains pro-Ouattara en Côte d'Ivoire est tendue. Adama Bictogo avait poussé le bouchon loin en insinuant qu’il devait choisir son camp avant de tirer les conséquences par sa démission de son poste de Président de l’ Assemblée nationale de Côte d’Ivoire s’il n'entendait pas militer au sein du RHDP, le nouveau parti du président Ouattara qui l'aurait propulsé à ce poste. Soro Guillaume lui a donné une réponse en forme de punchline.
Guillaume Soro, sa punchline bien sentie à Adama Bictogo
Prenant la parole devant un parterre de cadres et la chefferie du Lafokpo qu’il a convié à déjeuner à son domicile d'Abidjan, Guillaume Soro s’est montré offensif et déterminé à rester sur la ligne de conduite qu’il s’est fixée. Il a évoqué plusieurs griefs portés contre lui par certains proches d' Alassane Ouattara. Le point le plus important fut la sortie remarquée du ministre Adama Bictogo contre lui pour son inactivité en faveur du RHPD.
« J’ai entendu quelqu’un dire qu’il va me chasser (de son poste de président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, NDLR). Il veut m’humilier ou il veut m’insulter ? Il peut me chasser moi ? Bon, comme je le dis : les temps ont changé. Comme les temps ont changé, même tous les gringalets là peuvent parler aussi. Sinon ce n’est pas comme ça », a lancé Guillaume Soro qui venait d’égratigner le pouvoir en place pour les licenciements abusifs de ses camarades.
Selon lui, pour lui avoir simplement serré la main, certaines personnes ont perdu leur poste au sein de l’administration ivoirienne sous Ouattara.
Insistant sur la nécessité du pardon et la réconciliation entre Ivoiriens, Guillaume Soro a répondu aux personnes mécontentes de sa visite chez Bédié en disant : « Il ne faut pas que quelqu’un vienne me voir pour me demander d’aller combattre Bédié. J’en ai fini avec les palabres et donc je demande pardon… Après avoir fait des palabres, je vois ce que j’ai gagné, donc je ne fais plus de palabres. »
Le PAN, sous l’admiration de ses visiteurs du jour, a expliqué que des personnes redoutent qu’il prenne le pouvoir pour le transmettre à Henri Konan Bédié, donc au PDCI RDA qu'il combattait déjà dans son jeune âge lorsqu'il était secrétaire général de la FESCI.
Là encore, il répond sèchement « Bédié était Président avant. Est-ce moi qui lui avais donné le pouvoir ? Je vais aller saluer Bédié matin, midi et soir si je veux. Je ne suis la propriété privée de personne. »
Soro Guillaume le confirme : "J’irai voir qui je veux. Personne n’a à me dire qui je dois saluer ou qui je ne dois pas saluer. A 46 ans (son âge, NDLR) Barack Obama était devenu Président des États-Unis", une façon pour lui de dire qu’il est assez grand pour prendre seul ses décisions. « Aujourd’hui, je ferai ce que je souhaite », a-t-il martelé.
À ses détracteurs d’aujourd’hui qui aiment à dire qu’il ne sera jamais personne en Côte d’Ivoire, il répond qu'il a été le Premier ministre qui a organisé les élections par lesquels Alassane Ouattara est devenu Président. « J’étais Premier ministre. Beaucoup de ceux qui parlent aujourd’hui m’appelaient « Exellence ». Ils venaient, même s’ils ne travaillaient pas, je leur donnais de l’argent…maintenant à mon tour, tout le monde est renvoyé pour que plus personne ne mange…», fait-il remarquer.
Soro Guillaume a fait savoir que le Premier Alassane Ouattara n’est à son poste que grâce à Henri Konan Bédié qui a appelé ses lecteurs à voter pour lui.
Découvrez l’intégralité de la déclaration de Guillaume Soro.
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