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JeuneAfrique

Côte d’Ivoire : Henri Konan Bédié se sépare de vice-présidents pro-RHDP


Le président du PDCI Henri Konan Bédié a procédé le 3 janvier à de nouvelles nominations au sein de son parti. Tout en se séparant de son vice-président Daniel Kablan Duncan, il a renforcé les pouvoirs des anti-RHDP, le parti unifié.

Le torchon brûlait entre Henri Konan Bédié et Daniel Kablan Duncan. Le dernier acte posé par le désormais ex-coordonnateur des activités des vice-présidents du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-allié du parti présidentiel), qui a créé avec des ministres issus du PDCI le mouvement PDCI-Renaissance, fin décembre, a provoqué la riposte du président de son parti, le 3 janvier. Plusieurs personnalités ne figurent plus dans la nouvelle liste des 38 vice-présidents nommés par Bédié.

Outre Daniel Kablan Duncan, vice-président de la République, l’Inspecteur général d’État Théophile Ahoua N’Doli, le secrétaire général de la présidence Patrick Achi, ainsi que les ministres Eugène Aka Aouélé, François Albert Amichia et Jean-Claude Kouassi ont été limogés du collège des vice-présidents.

Des personnalités favorables au parti unifié tous sont des membres fondateurs du PDCI-Renaissance. Ce mouvement, créé au sein du plus vieux parti de Côte d’Ivoire (1946), prône le maintien du PDCI au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition de la mouvance présidentielle dirigée par Alassane Ouattara), tout en manœuvrant pour que celui-ci ne se mue pas en parti politique.

« Comment en effet le parti créé par le président Houphouët-Boigny pourrait-il se retrouver ailleurs que dans la famille naturelle des enfants d’Houphouët ? Cette alliance n’est pas seulement une question de résultats de gouvernance ou d’équilibres politiques et économiques, elle est tout simplement logique, naturelle, évidente », avait alors expliqué Daniel Kablan Duncan.

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Depuis son village natal de Daoukro (centre), Bédié avait prévenu en fin d’année, dans une adresse à ses militants, que « 2019 sera une année décisive. Au cours de cette année, nous devons préparer les conditions de notre stabilité et de notre marche harmonieuse pour notre victoire à l’élection présidentielle de 2020 ».

Gaston Ouassénan Koné et Émile Constant Bombet En prenant soin de limoger du collège des vice-présidents toutes les personnalités favorables au RHDP, le Sphinx de Daoukro a aussi choisi de renforcer les pouvoirs des anti-RHDP, au sein de son parti, plaçant ainsi définitivement le PDCI dans le camp de l’opposition à Ouattara. Le général à la retraite Gaston Ouassénan Koné – fidèle compagnon de Bédié depuis des décennies qui avait récemment déclaré avoir été sauvé d’un empoisonnement dans la région natale du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, sans préciser la nature de cet empoisonnement -, a été désigné coordonnateur des activités des vice-présidents, en remplacement de Duncan. Il est secondé par un autre cacique du parti et anti-RHDP notoire, l’ex-ministre Émile Constant Bombet.

À l’issue de ces dernières nominations, plus aucun membre du gouvernement ne siège au sein des instances de décision du PDCI, à part le bureau politique d’où ont été déjà exclus les ministres Kobenan Kouassi Adjoumani et Paulin Claude Danho.

Le PDCI devrait organiser la convention d’investiture de son prochain candidat à la présidentielle de 2020. Il aura en face de lui le candidat présenté par la mouvance présidentielle du RHDP, qui devrait se muer en parti politique, le 26 janvier prochain.

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