Soro doit être jugé au TGI d’Abidjan dans le cadre d’une des affaires pour lesquelles il est poursuivi en Côte d’Ivoire. A savoir, détournement de deniers publics, recel et blanchiment. Mais Guillaume Soro, qui fait l'objet d’un mandat d’arrêt émis par la justice ivoirienne, est en Europe depuis près d’un an où il a déclaré sa candidature à la présidentielle ivoirienne programmée fin octobre. Et la Cour africaine des droits de l’homme vient d’ordonner la suspension du mandat d’arrêt émis contre lui. Avec notre correspondant à Abidjan, Pierre Pinto Au cœur de cette affaire : l’achat de sa résidence par Guillaume Soro en 2007, lorsqu’il est Premier ministre. Selon le procureur, cette luxueuse bâtisse aurait été achetée avec des fonds publics mais n’aurait jamais été reversée au patrimoine de l’Etat. Et toujours selon Richard Adou, quand l’Agent du trésor l’en aurait avisé le 20 décembre dernier, il aurait aussitôt ouvert une enquête. Guillaume Soro est poursuivi dans ce dossier avec des complices présumés, dont son directeur de protocole Soul To Soul, Souleymane Koné Kamaraté, mais c’est seul que l’ancien Premier ministre devrait être jugé ce mardi. Et jugé en son absence puisqu’il est en France. En l’absence aussi de ses avocats, qui contestent le bien fondé de cette audience qu’ils ont décidé de boycotter. Depuis la fin décembre, Guillaume Soro et 19 de ses proches, ou lieutenants sont aussi poursuivis notamment pour « tentative d’atteinte à l’autorité de l’Etat ». Le 22 avril dernier la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a ordonné à l’Etat ivoirien de suspendre le mandat d’arret émis à l’encontre de Guillaume Soro et de remettre en liberté provisoire ses 19 partisans en détention préventive. Dans son arrêt, la Cour « estime aussi nécessaire (…) d’observer le statu quo ante jusqu’à sa décision sur le fond ». Pour la défense, toutes les procédures devraient donc être gelées jusqu’à cette prochaine décision de la Cour africaine, attendue en juin, et les poursuites lancées contre Guillaume Soro par la justice ivoirienne ne sont qu’une « mascarade judiciaire » destinée à empêcher sa candidature à la présidentielle.
RFI
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