A quelques mois des élections, le président de l'Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, compte mandater une équipe de parlementaires pour déterminer les raisons du manque d'effectivité de certaines contributions, pourtant obligatoires, des opérateurs miniers aux revenus de l'Etat, et trouver des solutions.
Malgré un possible report du scrutin présidentiel prévu en novembre prochain au Burkina Faso du fait de la crise du Covid-19, les autorités de Ouagadougou cherchent à donner des gages aux électeurs sur leur bilan dans l'un des principaux secteurs de l'économie, les mines. Ainsi, alors que la population et la société civile estiment que les montants perçus par l'Etat burkinabè de la part du Fonds minier de développement local (FMDL) et de la Contribution financière en matière d'eau (CFE) sont trop faibles, le président de l'Assemblée nationale et cadre du parti au pouvoir, Alassane Bala Sakandé, a décidé de réagir. Il prévoit de lancer d'ici juillet une mission d'information pour identifier les raisons de ce qu'il dit aujourd'hui être un manque d'opérationnalisation des deux taxes auxquelles doivent s'acquitter les opérateurs miniers du pays. Les députés désignés pour réaliser l'enquête seront notamment chargés d'interroger les responsables des deux cotisations sur leur gestion, mettant ainsi en cause deux personnalités pourtant clés de l'administration du chef de l'Etat Roch Marc Christian Kaboré. Si le versement par les miniers en production d'1 % de leur chiffre d'affaires au FMDL commence à être opéré depuis le début de l'année (Africa Intelligence, 25/02/20), la société civile se dit insatisfaite de la ventilation des fonds entre les collectivités locales, ce sur quoi devrait être interrogée Sétou Compaoré, secrétaire générale du ministère des mines coordonnant la collecte puis la répartition de la taxe. Moustapha Congo, secrétaire permanent pour la gestion intégrée des ressources en eau, devra quant à lui justifier pourquoi, plus de dix ans après la création de la CFE, certaines compagnies minières rechignent encore à la régler, sans conséquences.
africaintelligence
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