Si Ouattara écarte Gbagbo, Bédié et Soro au profit de Gon, Mabri rêve d’un vote sanction contre le candidat du RHDP pour devenir président.
Dans le cadre des candidatures arrangées tout comme dans le scénario de « Petits meurtres entre amis », un drame se profile toujours à l’horizon. Je vous l’ai déjà dit : pour paraître crédible, ADO a besoin de ses petits amis pour donner de la crédibilité et du confort à sa candidature ou à celle de son freluquet candidat, Amadou Gon.
Sinon, comment expliquer aux Ivoiriens et à la communauté internationale l’exclusion de candidats importants tels que Bédié et Soro ? Comment envisager d’être candidat unique à la cruciale élection de 2020, surtout après des tripatouillages constitutionnels ? Comment justifier la caution à 200 millions, l’introduction du nouveau système de parrainage, etc. ? ADO est très malin. L’idée de la géniale manœuvre est toute trouvée : l’homme lige de corvée sera Mabri Toikeusse ! Rappelons au passage que le grand Hambak répond de lui.
En effet, Mabri et Hamed se connaissent depuis l’université. L’un fut le Directeur de campagne de l’autre avant de le trahir en se portant lui-même candidat dans le cadre des élections du MEECI, faculté de médecine. Mais, tout ceci est vite oublié, d’autant plus que Hamed se fera renvoyer en 2ème année de fac, sans n’avoir jamais su comment réséquer une souris. Mais bon, revenons à nos souris. Que dis-je ? Nos moutons.
Au cours d’une réunion secrète, il a été demandé à Mabri, dans un scénario bien huilé, de jouer au Ponce Pilate. Il faut qu’il pose sa candidature et se présente contre ADO. L’homme futé se dira indigne d’un tel honneur, mais, ADO réussit à le persuader. Dans ce cas, si c’est un ordre, alors Mabri est d’accord pour jouer le jeu.
Cependant, une fois rentré chez lui, Mabri voit l’opportunité de sa vie et du siècle. Et si c’était Dieu lui-même qui voulait faire de lui le futur Président de la République de Côte d’Ivoire. Il se souvient que lors d’un de ses séjours en Mauritanie, du temps où il était ministre des Affaires étrangères, un érudit lui avait prédit un destin présidentiel et il l’avait confié à certains de ses proches. Depuis lors, Mabri rêvait d’un scénario à la Guéï-Gbagbo.
En effet, en 2000, Guéï et Gbagbo s’étaient visiblement mis d’accord pour écarter ADO et Bédié de la présidentielle, afin de donner libre cours à l’ambition présidentielle de Gueï, l’homme fort du pays à cette époque. La suite, on la connaît. Au fond, ce ne serait que justice selon Mabri. Il entreprend dès lors de préparer sérieusement sa campagne. Blé Guirao est mis en mission auprès de ses camarades de la FESCI, qui semble être un bon vivier électoral. Son épouse est de Daloa et s’assurera de la loyauté de l’Ouest.
Son calcul est simple : si ADO écarte les candidatures de Gbagbo, Bédié et Soro au profit de Gon, Mabri rêve d’un vote sanction contre Gon. Comme un seul homme, les Ivoiriens iront voter pour le seul digne fils du pays. Les Ivoiriens voteront l’homme de l’Ouest au sortir du traumatisme qu’a constitué le règne de terreur d’ADO, un fils du Nord.
Alors, pour Mabri, tout est jouable à condition d’être servile et discret, comme le fut Laurent Gbagbo face à Guéï. Gbagbo laissa croire à Guéï qu’ils avaient un deal, qu’il accepterait de l’accompagner à l’élection et jouerait son jeu. L’histoire dira le reste. Quand Guéï voulut confisquer la victoire de Gbagbo, celui-ci appela les Ivoiriens à descendre dans la rue pour conquérir sa victoire volée à la grande surprise de Guéï pris au dépourvu. En Côte d’Ivoire, l’histoire ne fait que se répéter. À la seule différence que maintenant, nous avons les réseaux sociaux et Chris Yapi avec !
D’ailleurs, un comité a été constitué pour approcher l’armée. Le général Gueu est le choix. Mais attention, il ne faut pas que ça se sache. Avec son accord, on logera le Général Gueu au PDCI pour mieux brouiller les cartes. Ce général est un stratège qui sait manœuvrer. Il saura rallier au dernier moment les hommes de Soro au profit de Mabri et le tour est joué !
Ainsi sera pris celui qui croyait prendre. ADO est vraiment dans pain. Il aurait mieux valu pour lui de réhabiliter le seul camp qui l’a toujours soutenu. Hélas ! Trop d’intelligence tue.
Comments