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Pourquoi Tidjane Thiam fait peur au clan Ouattara



Sera-t-il candidat à l’élection présidentielle censée se tenir en octobre prochain en Côte d’Ivoire ? Tidjane Thiam, petit-neveu de Félix Houphouët-Boigny, patron du Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD) sous Henri Konan Bédié, ancien directeur général du Crédit suisse, continue de faire planer le mystère. Certes, il n’a rien dit de clair pouvant laisser penser qu’il se préparait à cette échéance cruciale. Mais certains de ses proches se distinguent par un activisme assez remarquable, notamment sur les réseaux sociaux, où des groupes de soutien se multiplient. Il est probable qu’ils essaient de lui forcer la main, mais il faut aussi noter qu’il n’a pas fermé la porte ! Si l’on observe la scène politique ivoirienne d’un air candide, on peut se dire que Tidjane Thiam ne représente pas un grand danger pour la puissante machine du RHDP, qui s’est échinée, durant les neuf dernières années, à réduire à néant toute sorte d’opposition. En effet, Thiam n’a pas d’appareil politique, pas d’ancrage local, pas de contact récent avec le terrain. Contrairement à Henri Konan Bédié (et à son PDCI), à Laurent Gbagbo (et à son FPI), ou même à Guillaume Soro. Et pourtant, il inquiète ! L’argent, principal « grand électeur » Il inquiète parce que ce qui tient lui de « démocratie » en Côte d’Ivoire et dans de nombreux pays en Afrique ne se fonde pas, du moins pas en grande partie (sauf accident de l’Histoire), sur l’adhésion populaire ou sur la capacité à mettre en branle des soutiens locaux. Le principal « grand électeur » dans des « démocraties » à la fois marchandes et dominées, c’est l’argent. Or Tidjane Thiam a de l’argent à titre personnel, et une vraie capacité à lever des fonds. Ses éventuels sponsors ne peuvent pas être intimidés par une justice ivoirienne se rendant brusquement compte de la fortune mystérieuse de tel politicien ou de tel homme d’affaires enrichi par la grâce des marchés publics. Ils sont pour un grand nombre à l’étranger, et sont donc hors d’atteinte. En dehors de l’argent, c’est l’entregent international qui fait d’un opposant africain un danger plus ou moins circonscrit. Un homme politique africain aimé au sein des frontières nationales mais inconnu ou diabolisé à l’étranger, principalement en Occident, ne peut voir toutes les armes dissuasives de la « communauté internationale » (menace de sanctions internationales, gel de l’aide internationale, boycott des institutions financières internationales) mises au service de son agenda politique. Si on lui vole sa victoire électorale ou si on le jette dans des geôles infâmes, personne à l’étranger ne bougera son petit doigt. Face au risque d’isolement, il sera tenté de faire contre mauvaise fortune bon coeur et de « s’écraser ». Or quand il a l’oreille des chancelleries et peut envoyer des SMS aux présidents français ou au secrétaire d’Etat américain, ou « commander » un communiqué menaçant ses adversaires à la procureure de la Cour pénale internationale, les choses se présentent autrement. Ami des grandes fortunes et des chefs d’Etat Ce portrait-robot de l’opposant crédibilisé par l’étranger, c’est celui de Tidjane Thiam aujourd’hui. A peine avait-il été poussé à la démission par le Crédit suisse qu’il était nommé au sein du Conseil d’administration de Kering, le puissant groupe de luxe français contrôlé par les Pinault, qui représentent tout de même la sixième fortune de France. Puis il a été nommé par Cyril Ramaphosa, président de l’Union africaine (et de l’Afrique du Sud) à la tête de la force opérationnelle de l’Afrique contre le coronavirus. Un groupe d’experts chargé de négocier notamment un moratoire sur la dette des pays du continent dans cette période ultra-sensible économiquement. Si demain il a des ambitions politiques, Tidjane Thiam pourrait éventuellement amener les instances internationales à exiger un report du scrutin, une modification de la constitution de la Commission électorale voire du Code électoral. Tidjane Thiam a le profil-type pour être « le Ouattara de Ouattara », c’est-à-dire l’opposant soutenu de l’extérieur qui met en crise le « système national ». Comme Alassane Ouattara l’a fait au moins de 1995 à son arrivée au pouvoir sur un tapis de sang le 11 avril 2011. C’est pour cette raison qu’il fait peur. Théophile Kouamouo Connectionivoirienne

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