Après la clôture des candidatures, l’élection à la tête de la Confédération Africaine de Football (CAF) se présente comme un duel entre deux parties du continent. L’Afrique de l’Ouest dont les représentants sont plus nombreux sur la ligne de départ et le reste du continent représenté par le richissime homme d’affaires sud-africain, Patrice Motsepe. Pour sa part, le président sortant Ahmad Ahmad est quelque peu affaibli par les problèmes de santé et les affaires de corruption dans lesquelles il serait empêtré.
Dans la course à la Présidence de la Confédération africaine de football (CAF), ils sont au total 5 candidats à se disputer la direction exécutive. Il s’agit de l’Ivoirien Jacques Anouma, du Mauritanien Ahmed Yahya, du Sénégalais Augustin Senghor, du Sud-Africain Patrice Motsepe et du Malgache Ahmad Ahmad, actuel Président et candidat à sa propre succession. Une ligne départ bien garnie et qui met aux prises de grandes personnalités du football africain mais qui se révèle aussi, une bataille régionale.
L’Afrique de l’Ouest, plus représentée, devra face au reste du continent. Aussi, c’est de bonne guerre que les candidats déclarés affichent-ils leur soutien et montrent-ils leurs muscles à l’instar de Jacques Anouma, ancien Président de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF). En dehors de sa Fédération, il dispose entre autres du soutien du Kenya, du Bénin et du Niger. «Je peux donner au foot africain une autre image, une autre vision. J’ai 30 années d’expérience dans le football et j’espère que les pays africains seront ouverts à mes propositions», vante-t-il.
Parvenu à la tête de la Fédération Mauritanienne de Football en 2011 à seulement 35 ans, Ahmed Yahya s’était lancé alors dans un vaste chantier de reconstruction du foot dans son pays natal. À son arrivée, l’équipe nationale A pointait à la 190e place du classement des FIFA, mais en 2 ans (2013), il a réussi à faire qualifier la Mauritanie pour le Championnat d’Afrique des Nations 2014 (CHAN 2014). Malgré ses efforts, il a échoué à faire qualifier son équipe pour le CHAN 2016, mais les Mourabitounes ont participé en revanche à l’édition du CHAN 2018. Sa plus grande réussite est d’avoir qualifié la Mauritanie à sa première Coupe d’Afrique des Nations, en 2019.
«J’ai le soutien évidemment de ma Fédération mais aussi de l’Ouganda, du Mali et de Djibouti. D’autres fédérations m’ont déjà signifié leur soutien. La campagne ne fait que commencer», assure Ahmed Yahya. Sur les allégations d’un prétendu soutien de la FIFA, il a été clair : «La Fifa ne doit pas soutenir un candidat. Infantino est venu inaugurer des projets financés par la Fifa en Mauritanie dans le cadre du Goal-Fifa. J’ai de bons rapports avec la Fifa, mais nous devons penser par nous-mêmes pour le bien du football africain. Je ne suis pas le plan B d’Ahmad ou le candidat de la Fifa», a-t-il martelé.
Un poste, plusieurs ambitions
Le candidat sénégalais Augustin Senghor est aussi un homme aux multiples casquettes qui allie Politique et sport. Président de la Fédération sénégalaise de football et membre du Comité exécutif de l’instance africaine du football depuis 2019, il s’est porté candidat à la dernière minute. Le Maire de l’Ile de Gorée se targue également du soutien de plusieurs fédérations sur le continent.
Pour sa part, Patrice Motsepe est un milliardaire sud-Africain, un magnat des mines et de la finance qui a construit sa réputation et sa prospérité loin des terrains de football. Il est néanmoins à la tête du club sud-africain de football des Mamelodi Sundowns. Seul anglophone en lice, il pourra évidemment compter sur le soutien de la Fédération de son pays, mais aussi sur celui des fédérations anglophones du continent.
C’est ce que laisse penser cette sortie du Président de la Fédération Nigériane de Football (NFF), Amaju Pinnick. Ce dernier soutient que le Sud-africain sera sans doute le successeur d’Ahmad Ahmad. «Je peux vous assurer à 100% que Patrice Motsepe sera le prochain Président de la CAF», a-t-il laissé entendre. C’est donc le wait and see, en attendant le mois de mars prochain.
Boniface T.
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