Le procureur de la République, Richard Adou, a saisi un juge d’instruction et dressé la liste des charges qu’il souhaite voir retenues à l’encontre de plusieurs membres de l’opposition. Il a confirmé l’incarcération d’une dizaine de personnes, parmi lesquelles des proches d’Henri Konan Bédié.
Trois jours après l’interpellation d’une vingtaine de proches d’Henri Konan Bédié, et le placement en résidence surveillée de l’ancien président ivoirien et de plusieurs autres leaders de l’opposition, le procureur de la République s’est exprimé vendredi 6 novembre devant la presse pour justifier ces opérations de police. Richard Adou a détaillé la longue liste des accusations qui pèsent contre eux.
« Attentat » et « complot »
Il a affirmé avoir saisi le 30 octobre le doyen des juges d’instruction en vue de l’ouverture d’une information judiciaire « pour les faits d’actes de terrorisme, d’attentat et complot contre l’autorité de l’État, de meurtre, de vol en réunion avec violences, de destruction volontaire de biens, d’incendie et destruction de véhicules, d’organisation et de participation à un mouvement insurrectionnel ».
Selon lui, tous ces actes ont été posés à l’occasion de la mise en oeuvre de « l’appel à la désobéissance civiles » et « du boycott actif de l’élection présidentielle du 31 octobre ».
Il a expliqué que la création du Conseil national de transition (CNT) et les actes émanant de cet organe « avaient pour finalité d’attenter à l’autorité de l’État afin de parvenir au renversement de la République, des actes constitutifs d’attentat et de complot contre l’autorité de l’État et l’intégrité du territoire national. »
Le procureur de la République a par ailleurs expliqué qu’une dizaine de personnes appréhendées le 3 novembre étaient toujours en détention.
Arrestation de Bédié ? « Toutes les options sont sur la table »
Richard Adou s’est en revanche montré plus ambiguë sur le sort d’Henri Konan Bédié, 86 ans, expliquant que compte tenu « de son âge et de ses conditions physiques », les autorités n’avaient pas « jugé nécessaire de procéder à son interpellation ». « Toutes les options sont sur la table « , a-t-il toutefois précisé.
Vendredi, les accès à son domicile situé dans le quartier de Cocody-Ambassades étaient toujours barrés par les forces de l’ordre, tout comme ceux d’Albert Mabri Toikeusse et de Pascal Affi N’Guessan. « Ils sont en fuite et activement recherchés », a affirmé Richard Adou.
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Injoignable, l’ancien Premier ministre a disparu de la circulation depuis mardi. « Il est en lieu sûr », expliquent ses proches.
En revanche, et contrairement à ce que peuvent laisser entendre les propos du procureur, l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur se trouverait toujours à son domicile de Marcory résidentiel.
Dans un communiqué publié jeudi en tant que porte-parole par intérim du CNT, Albert Mabri Toikeusse avait demandé « aux populations et à la diaspora ivoiriennes d’intensifier la mise en œuvre des mots d’ordre déjà lancés ». Le texte ajoutait : « Le Conseil national de la transition met tout en œuvre pour un retour à la légalité constitutionnelle par la réconciliation nationale, la libération des prisonniers politiques, le retour des exilés et l’organisation d’élections justes, transparentes et inclusives. »
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