La Cedeao peut-elle résoudre la crise gambienne ? Va-t-elle persuader Yahya Jammeh, qui a fait volte-face après avoir dans un premier temps reconnu sa défaite à la présidentielle, de quitter le pouvoir pour céder la place au président élu Adama Barrow ? Rien n’est moins sûr, tant les débuts de sa mission ne sont pas engageants.
Toutefois, les espoirs sont permis pour la délégation conduite par la présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf. Celle-ci a plusieurs cartes en main, de la négociation à l’intervention militaire, en passant par tout un panel de sanctions ciblées. Depuis sa création, le 28 mai 1975, dans le but de favoriser l’intégration économique en Afrique de l’Ouest et de promouvoir les échanges entre ses pays membres, la mission originelle de la Cedeao a bel et bien changé. Médiation, diplomatie préventive, force d’interposition… L’organisation régionale est désormais de chaque coup d’État, crise postélectorale ou guerre civile qui menacent la sécurité des États ouest-africains : Liberia (1990-2005), Guinée-Bissau, Sierra-Leone (1991-2000), Côte d’Ivoire (2002), Togo (2005), Guinée (2008-2010), Niger (2009-2011), Mali (2012-2013), Burkina (2015).