Après la chute de Mouammar Kadhafi, ses réserves d’armes sont devenues des stocks en libre accès. Plongée dans une crise, la Libye est peu à peu devenue le paradis des trafiquants d’armes. Aujourd’hui l’export aussi bien que l’import ont créés une économie des armes.
Le rapport sur la circulation illégale des armes en Afrique du Nord, publié en avril par le Flemish Peace Institute, accorde naturellement une place de choix au cas libyen et éclaire l’évolution du trafic depuis la chute de Kadhafi. Le « Guide » avait amassé dans ses dépôts l’un des arsenaux de guerre les plus importants d’Afrique.
La circulation d’armes était évidemment strictement contrôlée, seuls quelques groupes proches du « Guide » étant autorisés à en détenir et à en faire – illégalement – commerce avec les pays de la région. En 2011, la révolution libyenne redéfinit les règles du jeu. Chefs de milices et trafiquants se servent alors dans les stocks de l’ancien régime, et alimentent à la fois les conflits intralibyens et régionaux. La ville de Sebha, dans le Fezzan, se transforme bientôt en hub régional du trafic d’armes du fait de sa proximité avec plusieurs entrepôts.
Economie des armes
En 2014, un rapport de l’ONU fait état de la multiplication de petits points de vente informels sur le territoire libyen. À Tripoli, le marché aux poissons est devenu un passage obligé pour qui souhaite se procurer AK-47, lance-roquettes et autres dangereux jouets. Les milices touboues prennent le contrôle des zones frontalières du Sud et organisent le commerce illégal vers le Soudan, le Mali, le Sinaï et jusqu’au Yémen.