Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’O
uest (Cedeao) ont tenu une visioconférence le 23 avril pour évoquer l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la sous-région. Ils ont notamment choisi le Nigérian Muhammadu Buhari pour coordonner les efforts de l’organisation.
C’était une première : un sommet de la Cedeao par visioconférence, à l’initiative de Mahamadou Issoufou, président en exercice de l’organisation ouest-africaine. Le chef de l’État nigérien a échangé jeudi 23 avril derrière son écran avec ses homologues de la sous-région au sujet de l’évolution et des effets de la pandémie de Covid-19.
Étaient connectés les présidents béninois, Patrice Talon, burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, cap-verdien, Jorge Carlos Fonseca, ivoirien Alassane Ouattara, gambien, Adama Barrow, ghanéen, Nana Akufo-Addo, guinéen, Alpha Condé, bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló (officiellement reconnu lors de ce même sommet), libérien, George Weah, malien, Ibrahim Boubacar Keita, nigérian, Muhammadu Buhari, sénégalais Macky Sall, sierra-léonais Julius Maada Bio et togolais Faure Gnassingbè.
Plusieurs diplomates ouest-africains ont également participé aux échanges : le président de la commission de la Cedeao, l’Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, le président de la commission de l’Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, ainsi que le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas.
L’économie au cœur des échanges
Si les chefs d’État ont exprimé leur « vive préoccupation » quant à la propagation de la pandémie dans la région (qui avait fait 158 morts au 22 avril pour plus de 6 000 cas déclarés), ils ont surtout discuté de la « grave menace » qu’elle représentait pour l’intégration économique de la sous-région.
Le taux de croissance de la zone Cedeao, initialement prévue à 3,3 %, devrait en effet se situer autour de 2%, « si la pandémie prenait fin en juin 2020 », explique l’organisation ouest-africaine. Il pourrait même devenir négatif, à -2,1%, « si la pandémie persistait au-delà du second semestre 2020 ».
La Cedeao pour accroître les tests de dépistage
Mahamadou Issoufou et ses pairs ont donc convenu de la nécessité de mettre en place à l’échelle régionale un « plan de riposte contre la propagation de la pandémie et un plan de relance économique post-pandémie ». Ils ont convenu d’apporter leur contribution au Fonds de solidarité de l’UA, laquelle devra négocier « avec les partenaires pour une
La Cedeao, qui a a affirmé vouloir « accroître les tests de dépistage » afin de limiter les effets de la pandémie, a nommé Muhammadu Buhari « champion » de la riposte contre le Covid-19 (qu’il sera chargé de coordonner). Le président nigérian a été particulièrement touché par la pandémie, à laquelle a succombé l’un de ses plus proches collaborateurs le 17 avril dernier, son chef de cabinet, Abba Kyari.
Buhari et ses pairs ouest-africains se sont enfin engagés à allouer « au moins 15 % » du budget annuel de leur pays « au renforcement de leurs systèmes de santé ». Une promesse entendue pour la première fois en 2014, lors d’un sommet, moins connecté celui-là, de l’organisation à Accra, au Ghana.
JA
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