Alors que les pays riches réunis au sein du G20 ont approuvé un moratoire d'un an sur les dettes des pays les pauvres de la planète, dont 44 se situent en Afrique, les grandes banques privées réunies au sein de l’Institut de la finance Internationale (IIF) expriment leurs doutes et posent des conditions. La dette privée est en effet à leurs yeux plus compliquée à geler que les dettes publiques des grands créanciers internationaux. Les banques privées réclament donc des garanties.
L'Institut de la finance internationale (IIF) est un lobby regroupant 450 des plus grandes banques mondiales. Alors que les pays pauvres sont à genoux, il ne veut pas apparaître comme le mauvais garçon de l'histoire et salue la volonté d'aider les pays pauvres. Pourtant, il prévient que le moratoire d'un an sur leur dette ne sera pas facile à mettre en oeuvre en ce qui concerne les créanciers privés. Dans une lettre adressée aux présidents du FMI, de la Banque mondiale et du Club de Paris, Tim Adams, le président de l'IIF, appelle à la prudence. D'abord, dit-il, les banques prêteuses ont des obligations vis-à-vis de leurs clients, qu'elles doivent respecter. De plus, les dettes privées contractées par les États sont nombreuses et variées. On ne peut avoir de solution simple. Il préconise donc un dialogue franc et ouvert entre créanciers et débiteurs. Une politique de transparence de la part des pays endettés, basée sur la bonne foi et le respect de tous les créanciers. Enfin, il met en garde les pays qui ont emprunté sur les marchés financiers. Ils doivent savoir que s'ils réclament un moratoire, il y aura des conséquences potentielles pour leur accès futur à des financements privés. En clair, les marchés n'aiment pas les mauvais payeurs.
RTI
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