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La monnaie mobile pour booster la bancarisation


La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) et le Fonds Monétaire International (Fmi) ont organisé en septembre à Dakar une conférence régionale sur l'inclusion financière en Afrique de l'Ouest.

Des ministres des finances, des gouverneurs de banques centrales et des opérateurs privés ont encouragé le recours aux services financiers via la téléphonie mobile comme l'une des solutions à la faible bancarisation dans la sous-région.

Selon la banque mondiale, l'Afrique subsaharienne a la proportion la plus élevée de comptes en banque mobile.

Le meilleur exemple reste le Kenya avec le succès du service de paiement mobile M-PESA qui offre même des crédits à la consommation. En 10 ans, la proportion de Kenyans qui n'ont pas accès aux services financiers est tombée de 41 à 17 %.

Les participants à la rencontre de Dakar ont signalé que la banque mobile progresse en Afrique de l'Ouest aussi, dans de moindres proportions.

Mais elle représente déjà un gros marché dans certains pays.

En Côte d'Ivoire, l'un des trois opérateurs Orange Money enregistre à elle seule 9 milliards de francs CFA de transaction par jour.

Ce qui donne pour le premier trimestre de l'année 2016, près de 1700 milliards de f CFA. D'ici la fin de l'année, la valeur des transactions devrait représenter 57% du budget de la Côte d'Ivoire, 16% du Pib.

Jean Marius Yao, PDG d'Orange Money Cote d'Ivoire précise que "la Côte d'Ivoire fait partie des 5 pays au monde où le nombre de comptes mobiles dépasse le nombre de comptes bancaires traditionnels. Mais le taux de pénétration nettement inférieur dans les campagnes ou chez les femmes : 30% de femmes, 15% de jeunes. Le pays présente en tout 7,5 millions de compte mobile money. Pour le moment, le transfert d'argent domine toujours à 95% au moins du volume des transactions. Il faut développer les paiements et les services financiers comme l'assurance".

Pour accompagner ce mouvement, les opérateurs demandent aux Etats et à la banque centrale d'encourager le recours à la monnaie mobile pour certains paiements comme les impôts, les amendes, les bourses.

Alassane Niang, directeur d'Orange Money Sénégal estime qu'il faut industrialiser les plateformes et les ouvrir à l'international.

Toutes les organisations et institutions citent à l'infini le cas kenyan du M-Pesa. Ce cas et d'autres au Ghana ou en Tanzanie semble être un modèle de rêve pour l'ensemble du continent.

Mais y a t-il un réel impact sur la croissance dans ces pays ?

Amadou SY, Directeur de Africa Growth Initiative estime que "c'est un peu trop tôt avec des études économiques de dire ce que la monnaie mobile apporte à la croissance et au développement. Mais rien qu'en voyant l'évidence microéconomique, on constate que cela a un effet catalytique sur l'économie".

Mais il y a une inquiétude à gérer : la fraude.

Une étude de la Banque centrale du Kenya montre que 37% des transactions mobiles sont frauduleuses, contre 10% seulement au niveau des banques classiques.

En attendant, les grands acteurs africains du commerce électronique sont en train de se positionner.

C'est le cas du nigérian Jumia qui a lancé son propre service de paiements mobiles.

La première licorne africaine (nom donné aux start-up valorisées à plus de 1 milliard de dollars) ne veut pas louper le boom de la monnaie mobile en Afrique.


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