Les coups de force se multiplient en Afrique, avec deux putschs en l’espace d’un mois. Au Niger, le Président Mohamed Bazoum a été déposé le 26 juillet 2023. Ce matin, c’est au tour du dirigeant gabonais fraîchement réélu, Ali Bongo, d’être victime d’un coup d’État. Un coup de projecteur s’avère nécessaire sur les multiples coups de force en Afrique.
Cascade de coups d’État en Afrique
Depuis août 2020, le continent africain fait face à une multiplication des coups d’État. Ce mercredi 30 août 2023 au matin, un coup de force a été annoncé au Gabon. Mais avant, au Niger, le Président Mohamed Bazoum a été renversé par des militaires, le 26 juillet dernier. Son voisin du Burkina Faso a connu deux putschs en huit mois. Le 24 janvier 2022, le Président Roch Marc Christian Kaboré est écarté du pouvoir par des militaires.
Le 30 septembre, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a pris la place de Kaboré, est à son tour démis de ses fonctions. Le lieutenant Ibrahim Traoré est porté à la tête du pays des hommes intègres par les militaires putschistes. En Guinée, le Président Alpha Condé a été renversé, le 5 septembre 2021, par un coup d’État militaire. Le colonel Mamady Doumbouya, chef des Forces spéciales et responsable de la Garde présidentielle, prend les rênes.
Président contre la volonté du peuple
Au Mali, le Président Ibrahim Boubacar Keïta a été renversé par des militaires, le 18 août 2020. Puis le 24 mai 2021, le colonel Assimi Goïta est nommé président de la Transition, après un autre coup de force. Des coups d’État qui s’enchainent sur le continent africain, mais différemment appréciés. Selon, visiblement, les intérêts de tout un chacun. Seulement, dans quasiment tous les pays où coup d’État il y a lieu, les populations sont avec les militaires putschistes. Hélas !
Seulement, une position aux antipodes de celle de la communauté internationale. Situation qui interpelle sur les multiples coups d’État en Afrique. Un coup d’État est défini comme étant la prise du pouvoir dans un État par une minorité grâce à des moyens non constitutionnels, imposée par surprise et utilisant la force. Dès lors, comment qualifier la position d’un Président qui, contre la volonté de son peuple, appuyé par ses quelques sbires (minorité), change la Constitution de son pays (acte anticonstitutionnel) pour briguer un autre mandat auquel il n’a pas droit ?
Ces putschs qui ne disent pas leur nom
Quid des déclarations de candidature faites par surprise, au moment où le mandat de ces chefs d’État devait prendre fin ? Un choix imposé (utilisation de la force) par les dirigeants qui s’accrochent au pouvoir, au nez et à la barbe de la communauté internationale. Ce fut le cas en Guinée ou Alpha Condé a tenté de briguer un troisième mandat. En Côte d’Ivoire, contre toute attente, Alassane Ouattara s’est taillé une Constitution sur mesure, briguant un mandat anticonstitutionnel. Idem au Congo, au Cameroun où les Présidents s’accrochent au pouvoir.
Même la dévolution monarchique du pouvoir au Tchad, où Déby fils a pris la place de son père, ne dérange personne. Un acte qui, vu de loin, reste un coup d’État. Et ce qui au départ, était censé être une transition de 18 mois, est en train de s’éterniser. Avec l’onction de la communauté internationale, qui, en fonction des pays et de ses intérêts, donne plusieurs définitions de la notion de coup d’État. Ce qui est refusé en Guinée a pourtant été validé en Côte d’Ivoire. En vertu de quoi ? Aller savoir.
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