Accra L’ancien président du Ghana, Jerry John Rawlings est décédé ce jeudi 12 novembre 2020 à l’âge de 73 ans à l’hôpital universitaire Korle-Bu d’Accra, où il avait été admis une semaine auparavant. Il avait dirigé le Ghana de 1981 à 2001 et est présenté comme étant celui qui a initié le Ghana à la démocratie.
L’annonce de son décès est suivie d’une série d’hommages. Parmi la kyrielle de réactions, on note ceux de nombreux ghanéens, des dirigeants africains et de plusieurs personnalités du continent. «Un baobab est tombé», a regretté l’actuel président ghanéen Nana Akufo-Addo, qui a également décrété un deuil national de 7 jours et ordonné la mise en berne du drapeau national.
«Les présidents africains le respectaient au plus haut point», assure un ancien journaliste ghanéen, Tommy Annan Forson. «Lorsqu’il est passé au pouvoir, la transition s’est faite en douceur. Contrairement à ce que l’on peut voir aujourd’hui aux Etats-Unis où Trump refuse de renoncer au pouvoir (…) C’est pourquoi, J.J. Rawlings a été respecté à la fois comme officier militaire, président et homme d’État», rajoute Annan Forson.
«L’Afrique a perdu un pilier du panafricanisme»
«J’annonce la suspension de notre campagne politique (…) après la nouvelle de la mort du fondateur de notre parti et ancien président du Ghana, Jerry John Rawlings», a compati sur Twitter l’ancien président John Dramani Mahama, candidat du National Democratic Congress (NDC) à la présidentielle de décembre 2020.
«L’Afrique a perdu un pilier du panafricanisme et un homme d’État continental charismatique», a renchéri Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine.
L’ancienne ministre des Transports du Ghana, Dzifa Aku Attivor est profondément marquée par la disparition de l’homme d’Etat: «Il était notre héros, notre mentor et notre icône. C’était quelqu’un de chez nous que nous aimions tellement», a-t-elle-écrit. Avec la mort de Rawlings, «l’Afrique perd un panafricaniste et le Ghana un homme de conviction, un patriote qui a su remettre son pays sur le chemin de la croissance et de la démocratie», a réagi pour sa part le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré. Jugeant aussi que «le Burkina Faso perd un frère, un ami sincère».
Dans un tweet, l’ex-président béninois Boni Yayi a exprimé ses condoléances au peuple ghanéen et à la famille de l’ex-Chef d’Etat ghanéen décédé. «Le Président Jerry Rawlings a toujours été un grand Homme d’État. Leadership du retour des valeurs démocratiques, de la lutte contre la corruption, d’une gouvernance de prospérité et de paix au Ghana», a vanté Boni Yayi sur Twitter dans l’après-midi de ce jeudi.
«Le Ghana, le Liberia et l’Afrique perdent un grand leader, a regretté le président libérien George Weah. Le Liberia se souvient de son immense contribution à la réalisation et au maintien de la paix pendant les jours sombres de notre propre histoire», s’est souvenu l’ex virtuose du football.
Le Président togolais, Faure Gnassingbé a de son coté rendu un vibrant hommage à l’illustre disparu. «Jerry J. Rawlings fut un grand patriote et un homme d’action, qui a apporté une remarquable contribution à la construction de la démocratie au Ghana. Je salue sa mémoire et exprime à la famille de l’illustre défunt, à Nana Akufo-Addo, et au peuple frère du Ghana dont nous partageons le deuil, mes sincères condoléances», s’est attristé le dirigeant togolais.
Une victoire en l’honneur de Rawlings des Black Stars
Auteur d’un doublé contre le Soudan jeudi dernier en éliminatoires de la CAN 2021 (2-0), André Ayew a dédié cette victoire à John Jerry Rawlings. «Je pense que nous nous sommes battus pour obtenir une victoire en l’honneur de son Excellence J.J. Rawlings», a déclaré le capitaine des Black Stars après le match. «Nous connaissons l’histoire et sa contribution à la croissance du Ghana, donc la victoire lui est dédiée», a indiqué le joueur de Swansea (Championship, en Angleterre). Non seulement une minute de silence a été observée avant le match, mais tous les joueurs ghanéens ont également arboré un brassard noir, signe de deuil, en hommage à J.J. Rawlings.
Né le 22 juin 1947 à Accra d’un père écossais et d’une mère ghanéenne, Rawlings entra en 1967 à l’Académie militaire de son pays qu’il quitta un an plus tard pour entrer dans l’armée de l’air. Il y excella comme pilote.
Jerry John Rawlings, 1er président ghanéen de la 4e République du Ghana, a certes pris le pouvoir à deux reprises par un coup d’Etat militaire, mais il rentre dans l’Histoire avec la réputation d’être celui qui a conduit le Ghana vers l’émergence économique et la stabilité démocratique.
Vignikpo A.
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